Archive for Mai 2011

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Snowdonia

dimanche 15 Mai 2011

Au nord du Pays de Galles, au milieu de lieux à consonance bizarre – enfin, consonance, c’est vite dit, on n’a aucune idée comment des noms comme « Llanrwst » peuvent bien se prononcer, mais on imagine que c’est bizarre. Au mieux – s’étend le parc national de Snowdonia, réputé pour être un havre de randonneurs et de montagnards. Et nos collègues (anglais) d’essayer de nous terrifier : « Ah le Snowdon, je l’ai fait une fois, j’ai failli crever ! Et j’ai vu de mes propres yeux une famille entière s’écrouler d’épuisement à cause du manque d’oxygène. N’y allez pas étranger, n’y allez pas ! » En tant que bons petits Français bien arrogants, nous rîmes en écoutant ça. « Ahah, pauvres fous, des montagnes culminant à 1085 mètres ! Des collines, oui ! Allez on va vous grimper tout ça et on sera de retour pour le brunch. »

Bien, avant qu’on ait des lecteurs anonymes qui se répandent en insultes, on va quand même préciser qu’on était partis là-bas en premier lieu pour profiter des beautés du parc national, et pas seulement pour rabattre le caquet de tout un peuple, mais si on pouvait faire les deux à la fois, pas de raison de s’en priver.

Nous arrivons à Betws-y-Coed, petit village de Bed and Breakfast, niché dans les collines et au détour d’une rivière chantante en même temps. Petite marche le premier jour dans les environs, joli paysage de collines boisées, de lacs et de prairies, mais ce n’est qu’un en-cas avant de nous préparer pour le Snowdon, qui est la sortie obligatoire pour toute personne mettant un pied dans le parc national.

Sortie le lendemain pour le Snowdon lui-même. Il y a des guides de montagne qui expliquent à des groupes de marcheurs comment lire les prévisions météo : « Attention le risque numéro un, aujourd’hui c’est les coups de soleil. » Ah ben oui forcément. Les guides ne doivent pas avoir la vie trop dure, le sentier de randonnée est une autoroute pour touristes. Certains ont déjà anticipé et acheté le T-shirt « I climbed Snowdon », histoire d’en mettre plein la vue à leurs amis lors de leur retour. « Non, t’as VRAIMENT grimpé le Snowdon jusqu’au bout ? ». On imagine l’émoi que de telles affirmations peuvent provoquer. On aurait du mal à y croire nous-mêmes.

Trêve de galéjades, quand on arrive aux environs du Snowdon, on se croirait vraiment à la montagne, on peut leur accorder ça. Des petites montagnes, mais des montagnes quand même. Et donc oui, c’est vrai, nous avons fait de la randonnée en montagne au Royaume-Uni, qu’est-ce que vous dites de ça ? Bon on va pas se mentir, le Snowdon, c’est pas le K2, mais en partant de 300 mètres d’altitude, on a droit à un bon petit dénivelé. Et surtout à de très belles vues sur les environs et sur les quelques lacs de montagne (si si) qui parsèment le parc. Une bonne suée donc, et l’agréable sentiment d’avoir eu à se battre un peu pour mériter la vue du sommet, malgré le vent à décorner des boeufs qui y soufflait.

Mais le Pays de Galles, ce n’est pas seulement des montagnes, c’est aussi des châteaux-forts, des plages et plein d’autres trucs, mais comme le jour suivant on est allé à Conwy, on ne parlera que des châteaux-forts et des plages. À Conwy, il y a un château-fort et une plage.

C’est très bien nous direz-vous, mais est-ce tout ? Et nous vous répondrons que pas du tout, et qu’outre ce château-fort classé patrimoine mondial (bâti par Edward I, joliment surnommé le « Marteau des Écossais », on se demande bien pourquoi vu qu’il a construit ses châteaux au Pays de Galles) et cette plage, la cité fortifiée comporte quelques autres restes historiques, comme une très sympathique maison élizabéthaine répondant au nom de Plas Mawr, et plus anecdotiquement, la plus petite maison de Grande-Bretagne. Mais surtout, la ville donne sur la baie de Conwy, qui est en soi un spectacle qui mérite de s’attarder à le savourer. Et alors nous direz-vous ? Et nous vous répondrons que voilà, c’est tout pour aujourd’hui.

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Le Peak District

dimanche 8 Mai 2011

En arrivant à Macclesfield, l’impression est au départ un peu mitigée. Certes c’est la ville natale de Ian Curtis, et on se prend à rêver à l’héritage culturel musical anglais, mais d’un autre côté la mairie a un air pompeux de sous-préfecture de la IIIème République qui nous laisse entrevoir les affres de l’ennui provincial (parce que n’oublions pas qu’on arrive quand même de la capitale mondiale de la valse). Certes la ville avec ses petites maisons en brique a un charme non négligeable, mais d’un autre côté l’église à côté de laquelle nous vivons n’a même pas de clocher (alors que n’oublions pas que nous arrivons directement de la capitale mondiale de l’architecture sécessioniste, ben oui forcément).

Mélange de regards anxieux et de lueurs d’espoir dans les pupilles donc. Nous restons sur notre quant-à-soi. Méfiance.

(À ce stade du récit, nous avons conscience que l’attente est insoutenable et nous aurions apprécié d’approcher le climax de notre narration avec encore plus de suspense, mais cette incise vient judicieusement rompre une tension trop forte pour nos lecteurs les plus émotifs.)

Le réconfort définitif apparut un matin alors que nos regards se portaient sur l’horizon embrumé de l’est (nous étions partis acheter des saucisses pour le petit-déjeuner). Là-bas, au-delà des faubourgs discrets de la ville, de riantes collines vertes se détachaient sous un soleil primesautier. C’est là-bas qu’il nous faut aller pour découvrir la nature profonde de la campagne anglaise, disons-nous à l’unisson, malgré nos bégaiements d’émotion.

Et nous décidons de partir marcher au milieu des herbes folles et des ruisseaux, fous également.

Le Peak District est un parc national qui s’étend à l’est de Macclesfield, principalement dans le Derbyshire et le Staffordshire et qui consiste en une zone assez désertique sur la route qui mène de Manchester à Sheffield. Des collines à perte de vue, quelques lacs ici et là, il est séparé en deux zones, le White Peak au sud couvert de calcaire, et le Dark Peak au nord principalement formé de grès. Pour notre première sortie nous nous aventurons dans le White Peak pour une bonne marche de quelques heures.

Et c’est une belle surprise, car après avoir passé un premier rideau de collines verdoyantes, le lieu où nous arrivons est une succession de collines couvertes de lande, battues par les vents, et interrompues ça et là par des murets de pierre à moitié écroulés. Un élan romantique (et une étrange envie de réciter du Lamartine) nous prend face à cette nature tourmentée par les éléments, ces grandes herbes jaunâtres qui se couchent sous les bourrasques, cet aspect grandiose de la lutte pour la survie qui se déroule ici, sous ces nuages menaçants et ce soleil qui refuse de se montrer chaleureux.

Bon sang, mais vous ne savez pas reconnaître la beauté quand vous la voyez ?

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Installation et premières impressions anglaises

dimanche 8 Mai 2011

2 mois, 2 mois que nous sommes installés et pas encore un article sur notre nouvelle vie si ce n’est la brève dernière missive…faut dire que nous avons été pas mal occupés ces derniers temps.

Notre ville d’accueil s’appelle Macclesfield, située dans le Cheshire donc. Que dire de Macclesfield, eh bien… pas grand chose. Petite ville installée dans la campagne anglaise, une rue commmercante avec quelques magasins, quelques pubs où traîner, quelques restos qui tournent pas si mal et voilà. Bref, ce n’est pas un endroit bouillant de culture et d’animations, la vie y est calme et les jours s’écoulent tranquillement. MAIS Manchester n’est pas loin ainsi que le magnifique parc naturel du Peak District, lieux que nous présenterons dans des posts séparés.

Nos premières impressions anglaises ont débuté avec la recherche de notre logement. On découvre vite au fil de nos visites que l’isolation n’est pas le fort de nos amis anglais. Fenêtres en bois de guingois, des fois avec un simple vitrage, les courants d’airs sont fréquents mais en contre partie toutes les maisons sont équipées de systèmes d’alarmes à détection de mouvements ce qui est plutôt utile vu que les portes d’entrée et les fenêtres ferment mal. Les maisons que nous visitons sont très petites avec souvent un salon de 15m², une chambre où il y a à peine la place de mettre un lit deux places et une autre pour un lit plus petit. Nous optons finalement pour un appartement et une fois installés nous découvrirons vite que l’isolation phonique ce n’est pas ça non plus, en se faisant réveiller à 5 heures du matin par le réveil… de notre voisin. Heureusement, nos voisins ne sont pas si bruyants et nous finissons par nous habituer à notre petit chez nous après avoir réglé les petits problèmes de plomberie.

Parlons au passage du jour de notre installation où nous découvrirons les joies des alarmes sonores : on nous prévient à 17h30 que l’électricité va être coupée dans une 1/2 heure (pour raisons travaux dans la rue), branle-bas de combat pour trouver les bougies bien cachées dans les cartons. Une fois l’électricité coupée, le systeme de gestion de l’alarme incendie se met a beeper de facon intempestive. suivi par le panneau de notre alarme de sécurité chez nous, juste pour nous dire qu’il y a un problème, bip bip, il y a un problème, plus d’électricité, demandons intervention, bip bip. Et ça ne s’arrête pas tant que les codes de désactivation ne sont pas entrés. RHAAA, moment de stress : les codes de désactivations sont inconnus ! Bref vive les joies de l’hyper-sécurité.

À part ces quelques désagréments, la vie anglaise ne nous déplaît pas. Nous remarquons que tous les magasins sont franchisés, les cafés et pubs aussi. Au moins pas de surprise quand on voyage en Angleterre, on est sûr de trouver les mêmes produits aux mêmes endroits. Nous sommes surtout charmés par la politesse des gens, même au restaurant ou les serveurs nous sourient et nous demandent pendant le repas si tout se passe bien, cela change de la froideur commune des serveurs autrichiens. Ah et enfin nos oreilles sont bercées par les divers mots employés par les anglais pour exprimer leur enthousiasme et leur chaleur : Brillant! Charming! Lovely! Cracking! Smashing!  Bless you! My Love! Darling! Oh my gosh!