Parmi toutes les bizarreries traditionnelles allemandes, ma préférée c’est le Tanzverbot (interdiction de danser). Les jours où les fêtes sont liées à un événement de sinistre mémoire (Vendredi Saint, Volkstrauertag – jour de la mémoire nationale) ou pour marquer le sérieux des fêtes religieuses (Toussaint, Buß- und Bettag – jour férié protestant en rapport avec la désobéissance de Jonas à Ninive -, Noël, etc.), il est interdit par la loi de manifester publiquement sa joie. En particulier, des amendes sont distribuées pour les gens qui dansent dans la rue ou ceux qui sont en état d’ébriété. Peut-être que si on a pris une cuite parce qu’on est triste de la mort de Jésus, on est épargné.
Cette loi qui semble digne d’un pays fondamentaliste est encore remarquablement appliquée dans le Baden-Württemberg, avec quelques aménagements. Les discothèques ont le droit d’ouvrir ces soirs-là, mais elles doivent passer de la musique douce et les rares personnes qui y vont ne font que discuter.