Archive for novembre 2011

h1

Sous la neige et sur la steppe

mercredi 9 novembre 2011

En remontant vers le nord, nous abandonnons progressivement la douceur du désert pour rentrer dans le froid de la steppe, la neige commence à tomber alors que nous arrivons à Karakorum.

On n’a pas encore eu vraiment l’occasion de dire grand chose de Genghis Khan, mais comme dans certain autres pays qui ont connu une figure historique particulièrement marquante, la Mongolie voue quasiment un culte à Genghis Khan, et semble vivre dans une certaine nostalgie de la grandeur passée d’un empire immense. La traduction moderne de ce phénomène, c’est que pour lancer une marque de lessive en Mongolie, il faut l’appeler Genghis Khan. Mais en réalité les traces palpables de l’épopée de Genghis Khan sont à peine visibles. Et d’ailleurs, la première capitale sédentaire mongole, Karakorum, n’a pas été fondée par Genghis Khan, mais par son fils Ögödei. Comme quoi on peut faire des digressions assez longues qui n’ont aucun rapport avec le sujet.

Karakorum brille assez peu par son urbanisme. Quelques usines mornes et décrépites se détachent sur un fond de montagnes, le marché – aux trois quart fermé – qui se tient dans des conteneurs de fret aménagés en échoppes est particulièrement déprimant. Mais au milieu de la ville s’étale largement le grand monastère d’Erdene Zuu, avec ses 108 stupas qui le closent et ses temples couverts d’un manteau de neige.

Encore un monastère bouddhique, certes, et si celui-ci n’a pas la somptuosité de certains monastères chinois ou le mysticisme des temples japonais, celui-ci vaut largement plus qu’un simple détour. D’abord pour son evironnement, parce que le spectacle des boiseries et des tuiles colorées qui se détachent sous la neige, devant une muraille de montagnes, est impressionnant. Et puis parce que les décorations intérieures, les bouddhas, les peintures sur soie, les tissus chammarrés sont encore plus fins que l’exterieur légèrement fatigué pourrait laisser penser. En dehors du temple, on peut tomber sur une grosse tortue de pierre (tortue, faute de meilleure description) qui marquait l’emplacement d’une des portes de la ville.

En sortant de Karakorum, nous continuons à suivre l’immensité de la steppe entre diverses barrières granitiques, une vision toujours aussi fabuleuse.

Notre dernier arrêt avant Oulan-Bator se fera au milieu du parc naturel du Khustai qui sert de planque aux chevaux de Przewalski.