Le chaos…c’est à Bâle!

Lundi dernier je ne suis pas allé travailler parce que chez les bâlois,le premier lundi après le mercredi des cendres c’est la plus grosse fête du coin de l’année: la Fastnacht! Et je crois que les bâlois détiennent le record du cassage d’oreille…
Jugez plutôt: des centaines de musiciens jouant du pipeau pendant des heures….mieux vaut prévoir les boules quies si on est pas fan de ce genre de musique. Heureusement certains groupes de musique appelés ici les « Guggenmusik » (c’est du suisse allemand alors ne me demandez pas ce que cela veut dire) préfèrent jouer de la trompette et nous assener des pouêt pouêt! Un repos….

(Photo Fasnachts – comité)

Bon, plus sérieusement comment se déroule au juste la Fastnacht? Tout commence le lundi matin à 4 heures pour le « Morgenstreich ». Les participants arborant fièrement leur déguisements, qu’ils ont mis l’année à confectionner, partent pour le premier défilé dans le noir avec pour seul éclairage les « lanternes », artistiquement peintes et décorées, qu’ils déplacent sur un chariot (eh oui parce que certaines font 2 mètres de haut…). A ce qu’il parait c’est très joli, mais moi je suis quand même trop fainéante pour me lever si tôt (ils sont fous ces bâlois)… Ensuite c’est reparti pour un deuxième défilé pendant l’après midi. Beaucoup de monde (des touristes..) est présent pour admirer le défilé (et s’en prendre pleins les oreilles..), d’autant plus qu’il est possible d’amasser moult oranges, mandarines, bananes, patates (c’est toi la patate) mimosas, roses, tulipes, bonbons, peluches, lessive, stylos, et aussi du Schnapps (si si) que les carnavaleux distribuent à tout va. Les lanternes sont ensuite exposées place de la cathédrale jusqu’au mercredi suivant, à voir pendant la nuit.

(Photo Fasnachts – comité)

Le mardi c’est le jour des enfants. Pour les fans de pouêt pouêt et de pipeau Il y a aussi les concerts des Guggenmusik jusqu’a 23h.
Le mercredi, dernier jour, on clôture par un défilé avec pouêt pouêt turlututut et tout le tralala car on aime bien ça. Ah on s’est bien amusé.
A noter: je crois que les bâlois détiennent aussi le record du nombre de confettis balancés. Après chaque défilé la ville en est couvert d’une couche de plusieurs centimètres. Mais on est quand même en Suisse et tous les matins les rues ont mystérieusement retrouvé leur aspect à peu près normal, la propreté reste un mot d’ordre… ça me fait penser à une pancarte que j’ai vu en rentrant dans un bus et qui disait « j’aime la propreté » qui m’a bien fait marrer.

A propos, si un jour vous voulez aller au carnaval il faut aussi acheter la plaquette qui est un badge et représente en gros un droit d’entrée, et puis ça fait un souvenir pas trop cher. Celui qui n’en a pas à droit à la douche de confettis!!!

Pour conclure, je dirai que le chaos « Fastnacht de Bâle » reste plus impressionnante que le chaos « Fasnet de Constance »… quoiqu’en dira mon collaborateur.

Pour la jolie histoire du carnaval de Bâle et autres renseignements utiles c’est ici

Fin du chaos

Suite du Fasnet à Constance qui a battu son plein ces derniers jours. Un programme chargé, mais qui laisse le temps aux gens de rester soûls 24h/24.

Jeudi – Schmotzige Dunschtig (« le jeudi sale »), le jour où vraiment tout le monde oublie les règles : La Haute-Souabe se divise en deux catégories : ceux qui ont pris un jour de congé pour picoler et ceux qui vont au travail mais qui picolent quand même. Le soir, des gens habillés en chemises de nuit défilent en faisant du bruit avec des casseroles, ce qui est sensé chasser l’hiver. Le défilé aura lieu tous les soirs jusqu’au mardi suivant, des fois qu’il y ait encore des gens dans la ville qui n’en aient pas profité. Après quoi, il est de bon ton de jouer de la trompette en buvant jusqu’à 6 heures du matin.
Le résultat est moche. La question de savoir pourquoi ils mettent des chemises de nuit reste sans réponse, mais des théories proches de la spéculation prétendent que c’est comme ça depuis des siècles. Devant des explications aussi détaillées, je n’ai pas cru nécessaire de chercher plus loin.

Vendredi : la Haute-Souabe se divise en deux catégories : ceux qui ont pris un jour de congé pour picoler, et ceux qui ne peuvent pas travailler parce qu’ils ont trop picolé la veille. C’est le jour des enfants, et des troupes déguisées (les Narrenzunften) passent le matin dans les écoles pour emmener les enfants à des bals. Il est également de bon ton que les fanfares choisissent de faire des répétitions à 5 heures du matin.

Samedi : toujours deux catégories : ceux qui sont tellement soûls qu’ils vont travailler alors que c’est samedi et ceux qui sont tellement soûls qu’ils croient que c’est dimanche. Il y a des jeux un peu partout dans Constance et des drôles de personnages déguisé en sorcière sortent et fouettent le sol avec des cordes pour faire peur aux enfants, afin qu’ils continuent à bien travailler et à être gentils avec les animaux. Même avec les chats.

Dimanche : défilé des Narrenzunften précédés du maire déguisé. À Constance, la tenue typique est un costume fait d’écailles multicolores avec des grelots, ou d’écailles en bois. C’est joli, mais on a vu plus pratique.

Lundi : boisson, trompette, Feigling, etc.

Mardi, dernier jour : on brûle un grand mannequin, toujours pour chasser l’hiver, et peut-être un peu par nostalgie de Jean Hus. On termine en jouant encore un petit coup de trompette. Il faut en profiter avant les jours de Tanzverbot qui arrivent, dont j’aurai l’occasion de reparler.

La belle endormie

Et on sait pourquoi.

A Reims, les habitants ont l’air de cuver leur champagne toute la journée, vu qu’on n’a pas croisé grand monde dans les rues. Allées mornes, avec peu de choses à voir, du genre « à droite, encore un gros vieux bâtiment » et « à gauche, un tas de vieux cailloux de l’époque d’autrefois à peu près, ou pas loin en tout cas ».

Mais, il y a une cathédrale pour laquelle on ne regrette pas d’être venus. 137 mètres de haut ! 87600 tonnes de pierres taillées ! 437 années de construction ! 712 statues ! (ce qui fait beaucoup pour chacun, car nous sommes peu). Pour des raisons évidentes de manque de recherche bibliographique, tous ces chiffres sont sans doute faux, mais il n’en reste pas moins que l’impression laissée est assez profonde. Un bien beau bâtiment qui vaut vraiment le coup d’être vu, suivi de la visite du palais du Tau où l’on peut contempler quelques-unes des statues de 4,20 mètres posées normalement à 47 mètres de haut (ces chiffres sont vrais en revanche) qui donnent une idée du gigantisme et des efforts requis pour la construction de l’ensemble.

Beau boulot les gars.