Archive for octobre 2007

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Pays mystère #1

mercredi 31 octobre 2007

Inspiré par le célèbre jeu du truc mystère et le non moins fameux jeu de la devinette de Karambolage, on propose notre propre jeu, intelligemment appelé « jeu du pays mystère » ♪ tada ♪

Comme on passe souvent des frontières, on vous donne l’occasion d’essayer de deviner dans quel pays a été prise la photo donnée, et surtout, pourquoi ? Il y aura donc un indice plus ou moins évident à trouver sur chaque image.

Les pays seront principalement l’Allemagne, la Suisse, la France et l’Autriche, mais il pourra y avoir des surprises.

Le gagnant gagne une minute de gloire.

Bon allez c’est parti :

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Que fais-je ?

vendredi 26 octobre 2007

On me demande souvent « mais qu’est-ce que tu fous au juste ? » ou « mais c’est quoi cette histoire de crânes de singes ? », que, bon, je me suis dit « bon, ben, je vais l’écrire une fois pour toutes », comme ça je pourrais y renvoyer les gens. Et puis en analysant cette idée, je me suis rendu compte que je disais trop souvent « bon ».

Du coup ce post sera ptet pas très rigolo, que voulez-vous, on peut pas être drôle à tous les coups. On s’en était déjà rendu compte.

Alors doncque, voilà. Je participe à un projet européen d’anthropologie virtuelle, composé d’une quinzaine d’universités et de compagnie et qui embauche des doctorants ou des post-doctorants pour faire avancer un bon coup l’anthropologie virtuelle. L’anthropologie virtuelle, c’est l’étude de tout ce qui a trait à l’homme, avec des outils futuristes comme un écran et une souris. On est donc une vingtaine de jeunes plein d’avenir embauchés dans les divers membres européens pour faire avancer ça un bon coup.

Les autres objectifs du projet sont notamment de faire voyager ces mêmes jeunes pour créer une génération de super chercheurs européens multilingues et capables de se fondre dans la foule, et également de les former dans plusieurs secteurs à la fois (anthropologie et virtuel).

Ca c’est l’utopie. En pratique, on est 3 non-anthropologues pour 18 anthropologues, ce qui fait que le côté anthropologie avance bien, mais le côté virtuel, c’est pas terrible. En vrac, on trouve un primatologue, un spécialiste de la mastication (un masticationologue), un biostaticien, un spécialiste de la mâchoire (un mâchoirologue), un spécialiste de l’intérieur du crâne, j’en passe et pas forcément des meilleurs.

J’ai donc été vaillamment embauché par une boîte allemande qui fabrique des scanners 3D pour développer des outils qui aideront mes amis anthropologues. Ils font des jolis scans 3D et je fais des super algorithmes pour la visualisation, la mesure, etc. Ce qui les intéresse en particulier c’est de faire des ACP sur des ensembles de points (appelés « landmarks »), et je fais donc de la géométrie pour l’extraction et la mesure de ces points. Je fais du morphing pour comparer des objets entre eux. Et puis je fais du texture mapping (cette foutue fonction marche enfin, alors je vais pas me gêner pour en parler) pour qu’ils fassent des jolies présentation dans les musées.

 

Oui, mais, bon, je suis inscrit au département d’anthropologie de Vienne pour ma thèse, alors il faut aussi que je fasse de la recherche dans ce domaine. Alors on a des réunions marrantes à Vienne avec des professeurs célèbres, pour me trouver une application dans mes cordes, et on est arrivé à pondre un thème grandiose qui devrait me valoir un prix Nobel dans 3 domaines différents, la médaille Fields, le prix Goncourt et la médaille du sauvetage.

L’idée serait de scanner des statues des membres de la famille des Habsbourg, et de faire une étude sur leur problème de prognathisme (leur gros menton), et au final de voir si les sculpteurs sont des gens honnêtes, étudier le phénomène génétique derrière tout ça (avec les arbres généalogiques carabinés), éventuellement d’aller scanner le roi Juan Carlos pour le comparer à ses ancêtres, mais ça c’est pas sûr. Avec quelques ACP là-dedans pour bien faire.

Du Texture Mapping !Du Landmark Editoring !Du morphing !

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Amsterdam, la dépravée

dimanche 21 octobre 2007

Ce qu’il y a de chouette quand on fait une thèse c’est que de temps en temps on a le droit d’aller en conférence à l’étranger pour présenter ses travaux. Et pour attirer le public, les organisateurs choississent la plupart du temps un lieu attractif sinon personne n’irait. Qui aurait envie d’aller à une conférence à Mulhouse par exemple?
Bon bref, donc cette semaine je suis allée à Amsterdam pour trois jours. Eh bien, en fait j’ai pas du tout aimé Amsterdam : c’est trop le bordel (et quand on connaît les villes suisses et Allemandes croyez-moi c’est choquant) : il y a trop de coffeeshop où on ne peut même pas avoir un café et de gens bizarres qui traînent dans les rues et à qui on a envie de dire va te chercher un boulot. Et surtout là-bas, on se fait agresser par les gens à vélo. J’ai jamais vu autant de vélos de ma vie et aussi un parking géant de vélos à coté de la gare. Ajoutez à ça une architecture pas très magnifique. Je dois tout de même reconnaître que le côté canaux est assez sympa. De plus il y a quelques musées qui doivent valoir le coup mais je n’ai pas eu le temps de les visiter. Bon bref, je ne recommenderais pas d’aller à Amsterdam sauf pour y faire la fête. En plus j’avais oublié mon appareil photo, alors pas de photos à moi, que des photos internet.

Amsterdam et ses canaux
(photos de Labé ) Les canaux la nuit

le gros parking à vélo

(photos de DeeEe) Le gros parking à vélo

Addendum : Note à ceux qui prennent ce texte au premier degré et qui laissent des commentaires en nous disant « Pas d’accord, Amsterdam réalise la ligature entre l’humanisme protestant et un esprit moderne résolument tourné vers l’avenir, vous n’avez rien compris, je sais de quoi je parle, ma copine est d’origine à moitié belge » : va te trouver un boulot, espèce de clown dégénéré.

Addendum à l’addendum : La mise en garde ci-dessus est sensée mettre l’accent sur le fait que ce texte adopte un point de vue sciemment outrageant. Merci donc aux commentateurs outrés de se passer les mains au broyeur.

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Les anthropologues, les vrais

mercredi 17 octobre 2007

Ah les séries américaines et leurs héros scientifiques! Je rêve d’une série où les policiers seraient aidés par un charcutier (« on a retrouvé de la saucisse sur le lieu du crime. Hmmm c’est de la saucisse de Toulouse. Appel à toutes les unités, on recherche un gars avec un accent du sud-ouest. C’est pas trafiqué ça ma bonne dame. ») ou par un coiffeur (« Ce cadavre a des cheveux dans un état! »).
Enfin pour le moment on se contente de héros avec trois doctorats en poche, et notamment des anthropologues. Des anthropologues, j’en vois tout le temps, et ils sont pas comme dans la série.

[fiction]
– On a trouvé cette clavicule sur le lieu du crime.
– Mâle blanc, entre 1m78 et 1m79, 82kg environ, il souffre d’une claudication à la jambe gauche, il a fait la guerre du Viêt-Nam et son père était alcoolique.

[réalité]
– On a trouvé cette clavicule dans le frigo.
– C’est pas une clavicule c’est un fémur.
– C’est quoi? Je dirais soit un pongo (orang-outang, pour les nuls) soit un australopithèque.
– Y a marqué « cheval ».

[fiction]
– J’ai écrit un programme pour… (c’est déjà de la fiction)

[réalité]
– Attenttenttenttentten! Comment t’as dit que tu lançais firefox?

[fiction]
– En visualisant les données en 3D, le spectre dans l’infrarouge et la scintigraphie, on en conclut…

[réalité]
– Bah j’ai dessiné l’os au fusain, c’est plus facile.

[réalité parfaitement authentique]
– Ouais j’ai scanné le fémur en très haute résolution, ça prend plus de temps et c’est plus compliqué, comme ça on obtient un objet de 300000 points. Et j’en utilise 3 pour mon analyse.
– Et sinon tu réfléchis des fois?

[fiction]
– On va faire une chromatographie.

[réalité]
– On va faire une analyse en composantes principales.

[fiction]
– Essayons une analyse spectrale.

[réalité]
– Une analyse en composantes principales.

[fiction]
– Recoupons les résultats grâce à une IRM.

[réalité]
– Analyse en composantes principales.

[fiction]
– La radio donne des résultats intéressants.

[réalité]
– ACP.

[fiction]
– Un prélèvement d’ADN.

[réalité]
– ACP. ACP.

[fiction]
– On terminera tard ce soir, mais c’est pas grave, j’ai commandé des pizzas.

[réalité]
– On devrait terminer ça ce soir, mais on va plutôt aller manger des schnitzels en buvant de la bière.

Le menu enfantLes fameux social events de l’EVAN

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Bratislava

lundi 8 octobre 2007

Au début, on était parti pour se cultiver, avec deux autres gars de l’EVAN. On s’est dit qu’une capitale d’Europe, ça vaut toujours le coup d’oeil.

Et puis, en recoupant les informations des guides, des autochtones et puis de l’un de nous qui s’est souvenu être déjà venu, on s’est rendu compte qu’en fait on a vite fait le tour de Bratislava. C’est joli, oui, mais le principal intérêt, ce sont les bars sympathiques et pas chers qui sont un peu partout. Et puis la saucisse au paprika est presque donnée. Et puis les chats boivent de la bière.

…Ils sont beaux les gens de l’EVANLe chat slovaqueBon quand même un peu de culture

Pour le côté culturel, on repassera.

D’autres photos ici.

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Wiener Neustadt

jeudi 4 octobre 2007

À Vienne on s’amuse bien, il y a toujours plein de choses à faire. On commence par un brainstorming corsé avec quelques chercheurs fous, dans lequel le thé tient la place des psychotropes ; et puis dans un accès de délire on part avec un autre étudiant (appelons-le Niki, parce que c’est son nom) tester quelques hypothèses bien musclées sur les possibilités de scanner l’intérieur de l’oreille humaine (demandez pas pourquoi, c’est une longue histoire).

Le Niki en question fait une thèse sur les modifications du visage chez les bodybuilders, et il a installé le matériel de scan à Wiener Neustadt, environ 50 km au sud de Vienne. Alors on est parti en moto là-bas faire nos expériences pendant la soirée.

Un super scan de moiPendant un scan

Wiener Neustadt est paraît-il célèbre pour ses 7 merveilles, mais honnêtement quand on voit de quoi il s’agit, on se dit que ces gens-là mériteraient de sortir un peu de chez eux. Enfin bon, tenez-vous bien, voilà les sept merveilles :

  • le sol vacillant : parce qu’elle était construite sur des marécages (on a du mal à y croire, et pourtant c’est vrai)
  • la salade pousse sur les arbres : des troncs ont été utilisés pour stabiliser les marécages, et se retrouvent donc dans le sol
  • la maison sans clou : c’est une maison sans clou
  • la tombe entre ciel et terre : il y a une tombe à l’étage d’une église (voilà qui n’est pas banal)
  • l’église sous laquelle une charrette à foin peut passer (c’est fou)
  • le pont entre les tours de la cathédrale
  • les ruisseaux superposés (un aqueduc qui passe au-dessus d’une rivière, on n’a jamais vu ça).

Plus prosaïquement, Niki me disait que c’était la ville la plus moche d’Autriche.

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Un état de la recherche dans l’anthropologie virtuelle

mercredi 3 octobre 2007

Voilà les dernières nouvelles dans le monde de la primatologie, que l’un de mes collègues a eu la bonté de porter à mon attention.

J’attends d’avoir les publications scientifiques correspondantes.

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Das Suserfest

lundi 1 octobre 2007


Dans une région viticole, il y a tout le temps des fêtes du vin. En septembre on fête les vendanges, en avril on fête les floraisons, en décembre on fête la mise en tonneaux ou quelque chose dans le genre. A chaque fois, c’est l’occasion de boire un coup et d’organiser une fête.

En octobre c’est la Suserfest, une bonne occasion de nous demander, nous qui sommes prompts à philosopher sur le sens de la vie, nous demander donc si c’est l’organe qui crée la fonction ou la fonction l’organe. Expliquons-nous : à l’occasion de la Suserfest, on boit du vin nouveau, rouge ou blanc, qui ressemble à du jus de raisin à peine fermenté, accompagné avec de la quiche aux oignons. Interrogeons-nous donc, afin de savoir si on fête le vin nouveau, ou si on profite d’une fête pour boire le vin nouveau, qui sinon, serait gentiment resté en tonneau jusqu’à ce qu’il soit prêt.

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Eh bien, nous n’avons pas la réponse à cette question et on s’en fout. L’important c’est de boire notre petit verre en écoutant les groupes populaires qui jouent du synthé et de la boîte à rythmes en bermuda en poil d’ours (à ce qu’il nous semble à première vue).

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Et puis il y a aussi un gars qui torture du raifort avec une machine à coudre…

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