La verte Irlande, la verte Irlande, tu parles. Pas sûr que les Irlandais profitent vraiment de l’air pur de la campagne. Vu qu’à Dublin, il y a un pub qui alterne avec une boîte de nuit le long de chaque grande rue. Et ceux qui en sortent n’ont pas l’air d’y boire que de l’eau claire, hein. Si vous voyez.
Mais bon, trêve de clichés. Parlons plutôt de notre bon ami Joe, Dublinois du cru que nous avons rencontré au Brazen Head en écoutant des chants irlandais par un groupe de vieux musiciens bourrus mais excellents. Joe se présente à nous alors que nous nous asseyons au bar à côté de lui pour commander nos petites pintes. Joe a une cinquantaine d’années, l’air jovial et commande des pintes pour lui et ses amis.
Ahah, je m’appelle Joe, bienvenue en Irlande, ahahah. Mon neveu est né la semaine dernière. Alors je viens fêter ça avec ma soeur et ma mère. La voilà ma mère. Elle a 73 ans ! Ahah on fête ça depuis une semaine ! Voici ma mère. Ahah, voici ma mère.
Et de commander des pintes pour lui et ses amis.
D’où vous venez ? Ahah, j’ai un neveu, et voici ma mère. Vous aimez la musique ? Eh oui, ils chantent, hein. Ahah.
Une tournée de pintes pour lui et ses amis.
Voici ma mère. Et… euh voici ma soeur.
Bonjour, bienvenue en Irlande, ahah, Joe, arrête donc, animal. Ahah regardez c’est notre mère, elle a 73 ans. Et oui. Joe commande donc des pintes. Bordel.
Et donc des pintes pour la compagnie.
Alors je euh, je. Parce que hein. Héhé.
Voilà en substance le discours que nous a tenus Joe en ce bel après-midi. De cela on retiendra la belle atmosphère qui règne dans les pubs dublinois où toutes les générations se retrouvent pour chanter autour d’une Guinness, et aussi le fait que les Irlandais connaissent peut-être la récession, mais au moins ont l’alcool joyeux. Sauf quand les musiciens chantent des chansons tristes, tout le monde pleure, beuheuh. Mais quand c’est Whiskey in the jar, on rit et on tape des mains !
Voilà surtout ce qu’on aura retenu de la ville. Ville sinon sympathique mais pas exceptionnelle par son apparence, quoique le fort ancien Book of Kells exposé au Trinity College vaille franchement le détour, c’est surtout l’ambiance qui nous aura marqués, avec des bars musicaux et de bons musiciens à chaque coin de rue.
Ah et puis on en aura aussi profité pour faire un petit tour par la presqu’île de Howth, histoire de prendre l’air, parce qu’on est pas des poivrots non plus, et en plus il y a des phoques qui cuvent là-bas.