Archive for novembre 2010

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Tokyo

dimanche 28 novembre 2010

C’est un petit peu à reculons que nous sommes arrivés d’abord à Tokyo, en ayant peur d’être écrasés dans le métro par des hordes de travailleurs hagards, en craignant de recevoir sur l’occiput un salaryman défenestré ou en appréhendant de perdre notre belle acuité auditive dans les foules grouillantes d’adolescents hurlants déguisés en pikachus et en cosmocats. Nous sommes donc arrivés, avons juste eu le temps de faire une petite promenade nocturne et de partir pour nos pérégrinations mentionnées dans les articles précédents de ce blog. Mais on est resté heureusement juste assez longtemps pour nous rendre compte qu’on faisait complètement fausse route encore une fois et que Tokyo semblait être sinon le contraire de nos clichés, au moins largement plus. On a donc décidé de repasser quelques jours à la fin de notre séjour pour profiter de la ville.

Notre première erreur était bien sûr de voir la ville comme une fourmillière de gens tout fous : dans l’ensemble la ville est vraiment calme, ce qui pour une agglomération de 35 millions de personnes laisse songeur. Mais il y a quelques îlots de dinguerie qui sont les bienvenus dans ce calme, du quartier d’Akihabara et ses serveuses habillées en soubrettes au carrefour bondé de Shibuya, en passant par quelques marchés agités, on peut toujours trouver de quoi s’occuper de mille façons autrement qu’en visitant des temples ou en montant dans des gratte-ciel.

Enfin, comme toujours, une mention spéciale à cette fête éternelle que sont les repas au Japon, où chaque sortie au restaurant est l’occasion non seulement de goûter à des espèces en voie de disparition mais aussi de pleurer de bonheur.

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Takayama – Shirakawa-go

mercredi 10 novembre 2010

Takayama est une petite ville un peu dans la montagne. Pour y arriver, on prend un train panoramique qui serpente au milieu des vallées ou chaque parcelle de terrain est utilisé comme rizière. On passe à côté de quelques villages mais j’ai eu beau regarder par la fenêtre je n’ai pas aperçu un seul troupeau de vaches ou autre animal à quatre pattes. Pas étonnant que la viande soit si chère ici.
Le lendemain, on visite le village reconstitué de Shirakawa-go. C’est un site inscrit au patrimoine de l’UNESCO. C’est joli mais il y a un peu trop de touristes, et le site est en fait un espèce d’éco-musée; on est donc un peu déçu. Mais on en profite pour gouter un peu de tout et on retourne sur Takayama l’après midi pour visiter la ville, enfin les deux rues commerçantes flanqués de maisons un peu plus traditionnelles que le reste de la ville très bétonné (comme la plupart des villes japonaises d’ailleurs). Là aussi il y a beaucoup de touristes mais les boutiques sont très jolies et on a envie de tout acheter tellement les souvenirs pour touristes on l’air vachement moins kitsch que ce qu’on peut trouver en Europe, du moins d’un point de vue Européen.

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Koya-san

dimanche 7 novembre 2010

Petit détour sur la montagne sacrée de Koya-san, qui est en fait une université pour moines bouddhistes. On passe la nuit dans un temple et on en profite pour assister à la méditation silencieuse du soir, puis à la cérémonie du matin. Les chants bouddhistes résonneront dans nos têtes tout au long de la journée. On mange végétarien pendant qu’une vieille dame toute ratatinée nous raconte sa vie en anglais. Pour une mamie de 90 ans elle se débrouillait vraiment bien.  Le lendemain on visite le cimetière qui compte beaucoup de tombes, tellement qu’on ne sait pas combien il y en a. La promenade entre tombes et cèdres du Japon est très agréable.

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Nara

dimanche 7 novembre 2010

Si Kyoto est une ville éminemment historique, Nara s’en différencie par le fait qu’elle a une importante histoire et surtout des daims en liberté, ce qui est nettement plus ambitieux que des pigeons, ou disons, des rats. C’est fonc l’occasion de faire des belles promenades entre les pagodes, les daims et les temples, dans un grand parc.

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Kyoto

dimanche 7 novembre 2010

Rétrospectivement, nous n’avons pas passé assez de temps à Kyoto. Entre les jolies rues calmes, les temples et les jardins zen, les sanctuaires shinto, il y a une palanquée de bâtiments historiques dont on retiendra en particulier le temple zen de Ryoan-ji et le temple d’or. Mais au-delà de ces quelques points d’intérêt, c’est toute la ville qui respire l’histoire. Outre qu’on croise un temple tous les trente mètres, on passe aussi dans des rues aux maisons de bois dont sortent des geishas. Bon, évidemment il y a des dizaines de rustres occidentaux un peu partout, mais si l’on fait abstraction de nos pareils, l’atmosphère est fantastique.

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Hiroshima – Miyajima

dimanche 7 novembre 2010

Après une courte nuit à Tokyo, nous prenons le Shinkansen vers Hiroshima. A Hiroshima, visite du musée de la paix qui est en fait plus communément appelé musée de la bombe puisque on y raconte comment et pourquoi la première bombe atomique a explosé à Hiroshima. La deuxième partie du musée nous raconte dans les détails comment les gens sont morts, quelles ont été les souffrances physiques de dizaines d’enfants longtemps après l’explosion, montrent des restes d’habits, gamelle ou encore un tricycle ayant appartenu à des enfants et retrouvés près du point zéro….bref, c’est horrible et on en ressort avec l’envie de pleurer. Le traumatisme des Japonais lié à la bombe atomique et encore bien présent et on comprend pourquoi. Petite promenade ensuite autour du musée sur le mémorial et on va voir d’un peu plus près le seul bâtiment qui est resté a peu près debout lors de l’explosion.
Le lendemain nous partons sur l’île sacrée de Miyajima voir le célèbre temple et son « tori » (porte). Journée très ensoleillée, on fait une petite ballade sur l’île ou il y a beaucoup de daims apprivoisés un peu agressifs, qui viennent voir si on a rien à leur donner à manger…

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Japon-pon-pon-pon, Japon-pon-pon-patapon, Japon-pon-pon-pon

dimanche 7 novembre 2010

(C’est un haïku, et un beau).

En arrivant à Tokyo, on se rend rapidement compte de deux choses : d’abord que venant d’Europe, on a l’impression de débarquer du Moyen Âge. Au Japon, tout est bien pensé, organisé, les moindres détails sont réfléchis et optimisés, que ce soit dans les métros ou aux toilettes, il y a des inventions pour tout, des ouvroirs pour marrons chauds, des miroirs télescopiques pour vérifier la quantité de poussière sur les panneaux indicateurs dans les gares, des consignes à parapluies. Dans les trains, on peut changer l’orientation des sièges en fonction du sens de trajet. Chaque jour est un ravissement pour l’occidental barbare qui découvre comme on peut atteindre des sommets d’inventivité pour simplifier le quotidien. Même quand on a goûté à l’organisation allemande, on est ébahi. Et puis tout est propre, tout propre. Et tout est organisé, bien organisé. On mentionnera pour finir les préposés qui signalent la présence de travaux avec des bâtons lumineux. Leur travail semble consister à s’agiter à chaque fois qu’une voiture s’approche, et à faire une courbette à chaque fois qu’un piéton passe devant eux. Un travail qui peut sembler vain, vu que les sites de travaux sont déjà illuminés comme des guiralndes de Noël. Pas complètement vain toutefois, puisqu’on est toujours content quand quelqu’un nous fait une petite courbette.

La deuxième leçon, c’est que les clichés des salariés qui s’écrasent dans le métro est vite oublié. Toute la vie semble régie par l’attention portée à son prochain, cela va d’une politesse sans limites qui lubrifie tous les rapports (même les cyclistes que vous laissez passer vous font une petite courbette) au respect de règles tacites pour permettre la vie en communauté dans un milieu ultra-densément peuplé. Le résultat, c’est un silence étonnant dans les métropoles, jamais un coup de klaxon, du calme dans les métros aux heures de pointe. Même quand il y a beaucoup de monde dans un wagon, on ne s’y sent pas oppressé et on n’y est pas bousculé, tant les Japonais sont respectueux et disciplinés.

Autre chose assez marquante, c’est l’amour immodéré de la nourriture, bien supérieur à ce qu’on peut voir même en France. Allumer la télévision, c’est avoir 1 chance sur 3 de tomber sur une émission culinaire (sans compter les émissions de défis où les gens doivent manger des scorpions au wasabi), et force est de constater qu’on mange vraiment bien, et pour tous les prix. Chaque jour passé au Japon a été l’occasion de manger comme des rois au moins deux fois par jour.

Petit bémol à ce portrait idyllique, le culte du kawai : tout est mignon avec de grands yeux, depuis les panneaux pour rappeler l’obligation du port du casque sur les chantiers jusqu’au logo de l’usine d’incinération de chatons. Bleuark.